Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 3, 1802.pdf/447

Cette page a été validée par deux contributeurs.
443
Mlle DE CLERMONT

nant à la femme-de-chambre, elle lui dit d’aller chercher, dans l’un de ses cabinets, un petit écrin qu’elle lui indiqua ; c’étoit celui qui renfermoit ses bracelets : la femme-de-chambre obéit. Dans ce moment, il n’y avoit plus auprès de la malade qu’un chirurgien endormi dans un fauteuil, et une garde couchée sur un canapé, et livrée aussi au plus profond sommeil…. M. de Melun, hors de lui, et le visage baigné de pleurs, jette un coup-d’œil dans la chambre, et au même moment, il s’y élance et va tomber à genoux près du lit… Mademoiselle de Clermont tressaille, et lui tend une main brûlante qu’il arrosa de larmes… Et cependant, dit-elle d’une voix douce et pénétrante, vous partez pour l’Angleterre !… — Non, non, reprit le duc, je jure de rester, et j’atteste tout ce qu’il y a de sacré, que désormais je n’agirai plus que d’après vos volontés et vos ordres… Ô mon Dieu ! dit mademoiselle de Clermont en levant les yeux au ciel, mon Dieu, daignez me conserver la vie !… À ces mots, M. de Melun pressa contre