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Mlle DE CLERMONT.

gnant également de revoir mademoiselle de Clermont après une aussi longue absence, et cependant heureux de penser qu’il alloit l’entretenir sans témoins, se rendit chez elle, en se promettant de lui parler avec une raison parfaite. Pour son repos, se disoit-il, pour le mien, il faut que je lui parle avec détail ; mon courage peut seul ranimer le sien ; je la déciderai au sacrifice d’un sentiment que tout condamne : c’est ainsi que je dois profiter de l’ascendant que j’ai sur elle. Fortifié par ces pensées, M. de Melun arriva à midi chez mademoiselle de Clermont ; il étoit attendu… On le fit entrer dans un salon au rez-de-chaussée, dont les portes de glaces donnoient sur un jardin. On le pria d’attendre là, parce que la princesse étoit encore dans sa chambre. Au bout de quelques minutes, la porte s’ouvrit ; mademoiselle de Clermont, suivie de deux dames, parut et s’avança vers le Duc… Un regard souvent éclaircit tant de choses ! À peine mademoiselle de Clermont eut-elle jeté les yeux sur M. de Melun, que sa ja-