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Mlle DE CLERMONT

lant… ce jour même, il s’étoit entretenu avec elle d’une manière si agréable, et qui souvent avoit eu quelque chose de si affectueux !… Il aimoit la danse, il en étoit convenu… Pourquoi donc ce caprice ? pourquoi ce ton si sec rempli d’humeur, et cette affectation si peu polie de ne pas paroître un instant dans la salle de bal ?… Ces diverses pensées occupèrent mademoiselle de Clermont durant la plus grande partie de la nuit ; cependant, elle se leva de bonne heure, elle sortit dans l’intention d’aller se promener : en passant dans son salon, elle éprouva une surprise peu agréable en appercevant l’homme qui, la veille lui avoit présenté un placet dans l’île d’Amour, elle se rappela, avec douleur, l’oubli total d’une promesse solennelle qui avoit eu pour témoin M. de Melun… Qu’alloit-elle répondre à cet homme malheureux qui avoit compté sur sa parole ? comment pourroit-elle réparer une négligence si coupable, et qu’en penseroit M. de Melun ?… Toutes ces idées se présentèrent à la fois à son imagination, et lui cau-