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Mlle DE CLERMONT.

désirât le suffrage… La contredanse lui parut d’une longueur mortelle ; quand elle en fut quitte, elle se plaignit du chaud, afin d’avoir un prétexte de traverser la galerie et d’aller dans la pièce à côté. Madame de G*** l’accompagna. En entrant dans le salon des joueurs, elle apperçut dans l’instant M. de Melun, quoiqu’elle ne pût voir qu’un pan de son habit. Elle dirigea ses pas de ce côté, à quelque distance de la fenêtre, madame de G*** s’arrêta pour parler à quelqu’un, et mademoiselle de Clermont s’avançant, se trouva seule auprès du Duc qui se leva en tressaillant… « Eh ! bon Dieu, M. de Melun, s’écria-t-elle, que faites-vous donc là ? ». À cette question, le duc répondit d’un ton glacial, qu’il s’étoit placé à l’écart parce qu’il ne vouloit ni danser, ni jouer. Mademoiselle de Clermont resta pétrifiée. La marquise survint, qui, suivant sa coutume, adressa à M. de Melun plusieurs plaisanteries sur sa sauvagerie. Mademoiselle de Clermont s’éloigna brusquement, et se hâta de rentrer dans la galerie. Blessée, irritée autant que sur-