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LE JOURNALISTE.

aucun détail, m’apprit que la publicité de cet écrit ne seroit pas sans inconvéniens pour vous. Il ajouta que vous l’aviez chargé de porter votre manuscrit chez l’imprimeur, et qu’il me le communiquoit à votre insu. Alors, après avoir relu plusieurs fois votre manuscrit, je l’ai brûlé, mais chaque mot en est gravé dans mon cœur, et pour toujours ». Célestine prononça ces paroles avec l’expression la plus touchante. Mirval, ému jusqu’au fond de l’âme, l’écoutoit et la regardoit avec ravissement ; il s’affligeoit que l’extrait ne fût point imprimé, il desiroit le recommencer, ce que Célestine défendit expressément. Mirval quitta Célestine, enchanté de l’accueil qu’il avoit reçu, et commençant à prendre de l’espérance. Son bonheur redoubla son amitié pour Clainville ; il voulut lui parler de sa reconnoissance, Clainville l’interrompit, en disant : « Vous me remercierez quand vous me connoîtrez mieux.

Mirval fut dîner chez un ministre qui, en sortant de table, le prit à part dans une embrasure de fenêtre : « Je voudrois,