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LE JOURNALISTE.

que cet extrait vous brouillera avec Célinte, avec M. de G***, et qu’il déplaira souverainement à votre parti ? Songez-vous qu’on vous accusera avec raison de la plus étrange inconséquence ? — Oui, j’ai pensé à tout cela, mais Célestine sera satisfaite de moi, et je réparerai une grande injustice, j’obtiendrai l’estime de Célestine, et je regagnerai la mienne. — Enfin, vous persistez ? — Oui, et je persisterois quand je serois certain que cet extrait dût me faire perdre ma place. Mon cher Clainville, quand la raison est fortifiée par le sentiment, on est inébranlable dans le bien. — Allons, dit Clainville, en serrant affectueusement la main de Mirval, je me rends, et j’ose vous répondre que Célestine sentira vivement le prix d’un tel procédé. Donnez-moi votre manuscrit, je vais le porter chez l’imprimeur, afin que la feuille puisse paroître demain matin ». À ces mots, Clainville prit le manuscrit des mains de Mirval, et se hâta de sortir.

Le lendemain, à onze heures du matin, Clainville entra dans la chambre de