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LE BONHOMME.

seoir. — Vous auriez su tout cela hier au soir, poursuivit M. de Férioles, si j’avois pu vous parler un moment en particulier… Isaure interrompit M. de Férioles pour lui demander un récit détaillé, et M. de Férioles s’asseyant auprès d’elle : « Il faut d’abord que vous sachiez, dit-il, que je voulois vous donner un rosier de roses mousseuses… — Ah ! cher M. de Férioles ! s’écria Isaure que ce mot achevoit de désabuser ». M. de Férioles, aussi surpris que touché de ce transport, s’arrêta, Isaure le conjura de continuer ; il baisa sa main qu’il retint dans les siennes, et reprenant sa narration : « J’allai donc hier matin, poursuivit-il, chez plusieurs fleuristes, et aucun ne voulut me vendre un rosier ; tout ce que je pus obtenir, fut une branche. Je partis en cabriolet avec Jacquot, tenant la rose que je vous destinois ; il étoit huit heures et demie du matin lorsque nous passâmes devant la petite terrasse de la maison du maître d’école, qui est, comme vous savez, à cinq cents pas du village : le pavé, brisé à cet endroit, nous obligeoit à n’aller qu’au