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LE BONHOMME.

n’ayez pas remarqué que ma tante… n’est pas favorablement disposée pour vous ? — Vous m’étonnez ; elle me traite avec tant de bienveillance !… — Quoi ! vous ne voyez pas que c’est le chevalier qu’elle aime ? — Pardonnez-moi, je m’en suis apperçu ; mais que nous importe ? — Comment ? — Eh bien ! qu’elle l’épouse. — Vous imaginez qu’elle a de la passion pour lui ? — Assurément, et le chevalier est amoureux d’elle. Il me paroît honnête, il me montre de l’amitié, je prendrai part à son bonheur. — Mon père ne vous a donc pas instruit… des projets de ma tante ? — Il m’a dit que madame de Béville desiroit pour vous l’alliance du chevalier ; il se trompe : madame de Béville a du penchant pour ce jeune homme qui ne vous aime point, et qui n’est occupé que de votre tante.

Isaure sourit et alloit répondre, lorsqu’elle entendit marcher ; elle se leva, et reprenant le chemin de la maison, elle rencontra madame de Béville et son père ; elle ne s’arrêta qu’un moment avec eux, et elle courut s’enfermer dans son cabi-