Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 3, 1802.pdf/338

Cette page a été validée par deux contributeurs.
334
LE BONHOMME.

un moment de silence : Pourquoi ce modeste embarras, lui dit-il ; je n’ai rien à vous demander, je suis satisfait… Hier, dans ce chemin creux, lorsque nous pansions la plaie de Jacquot, ne m’avez-vous pas entendu, n’avez-vous pas daigné me répondre ?… À ces mots, Isaure tressaille ; elle se rappelle vivement ce moment plein de trouble et de charme ; elle se rappelle en même temps, qu’elle vient d’afficher et de jouer, en présence de toute la cour, le plus grand sentiment pour le chevalier !… Je n’ai qu’une inquiétude, reprit M. de Férioles ; on vous a fait connoître Paris et ses brillans amusemens ; je crains (non que vous ne puissiez vous en passer), mais que vous ne les regrettiez quelquefois. — Je dois vous dire… je dois vous avouer… qu’accoutumée maintenant à vivre dans le grand monde… je ne pourrois me trouver heureuse en province. À cette déclaration, faite en bégayant, et avec le plus mortel embarras, M. de Férioles sourit : Ce discours, lui dit-il, n’est pas de vous ; voilà des phrases que vous avez entendu dire dans la société, et que vous ré-