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LE BONHOMME.

sentiment ; et s’il avoit une autre tournure, on pourroit véritablement vous soupçonner quelquefois d’avoir avec lui de la coquetterie. — Oh ! non, ma tante, ce n’est pas de la coquetterie, je vous le jure… — J’en suis persuadée ; comment pourroit-il entrer dans la tête que M. de Férioles excitât le désir de plaire d’une personne aimée du chevalier d’Osambry ?… — Que dois-je donc faire pour l’éloigner de moi sans éclat et sans scène ? — Rien de plus aisé. Laissez-lui voir l’aversion de la vie champêtre, le désir d’être présentée à la cour, et de vous fixer à Paris. Je ne vous propose là que d’être franche avec lui. — Je n’ai point d’aversion pour la vie champêtre ; au contraire, j’aime la campagne. — Cependant, c’est à la cour et à Paris que vous voulez vivre ? — Oh ! certainement. — Eh bien ! ne le cachez donc pas. — J’en conviens, c’est un devoir : je lui parlerai sans détour là-dessus, aussi-tôt que j’en trouverai l’occasion.

Isaure parloit de bonne foi. Éblouie de la scène passée aux courses, couvain-