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LE BONHOMME.

timens !… — Oui, ma tante, je sens que je le dois ; mais nous étions convenus que pour ne point irriter mon père, je ne m’expliquerois nettement qu’au bout de quelques mois : je ne connois M. de Férioles que depuis quinze jours… — Fort bien, mais nous étions convenus aussi, que par vos manières, vos discours et vos entretiens, vous tâcheriez d’éloigner de vous M. de Férioles ; l’avez-vous fait ?… — Je vous avoue, ma tante, que sa bonhomie m’ôte absolument le courage de le traiter sèchement. On ne vous demande pas de l’impertinence et de la brusquerie, il y a une manière si polie de repousser !… Au lieu de cela, vous l’encouragez, vous l’attirez… — Moi, ma tante ! — Sans dessein, j’en suis sûre ; mais M. de Férioles n’ayant nul usage du monde, et manquant absolument d’esprit… — M. de Férioles !… il n’est pas du tout dépourvu d’esprit… — Je ne prétends pas qu’il soit un imbécile, il peut avoir du bon sens ; je vous dis seulement qu’avec aussi peu de finesse et de tact, il seroit très-possible qu’il prît votre douceur pour du