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LE BONHOMME.

devoit avoir lieu le lendemain matin à la plaine des Sablons ; et s’adressant à Isaure, qui n’avoit jamais vu de course, elle lui proposa de l’y mener. Isaure hésitoit à répondre, madame de Béville la décida, et la partie fut arrangée. Et effet, le lendemain matin, madame d’Osambry, qui avoit couché à Auteuil, s’occupa dès le matin de la toilette d’Isaure, et partit seule avec elle à onze heures. On arriva dans la plaine des Sablons ; il y avoit un monde énorme, la duchesse conduisit Isaure dans le pavillon de la reine, qui vint un quart-d’heure après. Isaure mise avec élégance, et d’une figure charmante, Isaure enfin, qu’on n’avoit jamais vue, fixa tous les regards ; la reine lui adressa plus d’une fois la parole avec grace, et l’on sait quel enthousiasme inspire la grace d’une souveraine ! Le chevalier d’Osambry étoit dans le pavillon ; la reine lui parla… La reine paria pour les chevaux du chevalier… La course commença. L’émotion d’Isaure fut extrême, en appercevant le jockei à la livrée du chevalier ; elle rougit, son trouble fut remar-