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LE BONHOMME.

« J’ai en vue pour Isaure, un autre établissement qui me conviendroit infiniment mieux ; c’est un de mes nouveaux voisins, M. de Férioles : il a servi avec la plus grande valeur en Corse et en Amérique ; il a trente ans ; élevé à la campagne qu’il n’a quittée que pour aller aux armées, il a la candeur et la loyauté des anciens temps ; sans aucune ambition, il est décidé à fixer, pour jamais, sa résidence en province : il a de l’esprit naturel, un caractère plein de bonhomie et de naïveté, une figure agréable, parce que sa belle ame se peint, toute entière sur sa physionomie ; enfin, M. de Férioles est un bon gentilhomme ; il a douze mille livres de rente, des affaires dans un ordre parfait, et un beau château à deux lieues du mien. Voilà, je vous l’avoue, le gendre que je préférerois au plus grand seigneur de France : mais c’est à ma fille à choisir, et pour qu’elle le puisse, il faut qu’elle connoisse M. de Férioles. Mes affaires me retiendront à Paris quatre ou cinq mois ; ainsi, j’ai