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DÉROUTÉ.

rianne de passer devant avec la lanterne, Léontine et Melcy la suivent lentement ; Rosenthall confondu se met à leur suite ; l’obscurité étoit totale. Au bout de quarante pas, on tourne à gauche, on entre dans un autre corridor aussi obscur ; Léontine et Melcy pleuroient toujours ; on trouve un escalier, on le monte ; Rosenthall, dans la crainte de se trahir, resta au bas ; mais il vit Léontine, Melcy et la vieille Marianne, disparoître au haut de l’escalier ; il entendit fermer des portes, et puis un grand silence. Alors, malgré les profondes ténèbres il monte à son tour ; et parvenu à la dernière marche, il tâtonne de tous côtés, il sent une porte, se fixe là, et pose une oreille attentive et curieuse sur le trou de la serrure. Au bout d’un moment, il frémit… Des cris perçans de femme se font entendre… Rosenthall éperdu, tire son épée, et frappe à coups redoublés, personne ne répond… Les cris cessent un instant ; et après quelques minutes, ils recommencent avec une nouvelle force et l’accent de douleur le plus déchirant… Rosenthall hors de