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DÉROUTÉ.

mademoiselle, répondit Rosenthall, d’un ton froid et sévère, calmez-vous, le voici. À ces mots, la physionomie de Léontine devint rayonnante de joie. Elle prit le bracelet, et après l’avoir regardé, elle le rendit à Rosenthall : Gardez-le, lui dit-elle, n’y touchez point, et sous peu de jours je l’ouvrirai en votre présence, vous verrez alors ce qu’il contient. Rosenthall étonné, hésitoit à le reprendre, mais Léontine l’exigea, il obéit. J’ai encore, reprit-il, une restitution à vous faire, il prononça ces mots avec le sourire le plus amer. — Comment ? dit Léontine. — J’ai trouvé sur le grand chemin, répliqua-t-il cette boucle de cheveux blonds, avec cette inscription : lisez, mademoiselle… Rosenthall articula ces derniers mots d’une voix terrible et menaçante… Léontine jeta les yeux sur le papier, elle devint pâle et tremblante. Sa surprise égaloit son trouble, car Victorine n’avoit encore osé lui avouer son étourderie. Rosenthall, effrayé de l’état où il voyoit Léontine, se hâta de l’assurer qu’il garderoit sur cette aventure un secret inviolable.