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DÉROUTÉ.

en rougissant, cette tubéreuse a toujours un parfum si doux !… je veux la garder ». En disant ces mots, elle sonna, et fit porter le bouquet dans son cabinet.

Pendant cet entretien, Rosenthall, aussi troublé qu’attendri, respiroit à peine ; mais ensuite, il éprouva une émotion bien différente, lorsqu’un moment après il vit Léontine se lever, conduire Melcy dans l’embrasure d’une fenêtre, et là, s’entretenir tout bas avec lui, pendant plus d’une demi-heure, avec l’air le plus tendre et le plus attentif ; à la fin, Rosenthall, impatienté, sortit précipitamment de la chambre ; il descendit dans le jardin, et au bout d’une heure, Melcy fut l’y trouver. Rosenthall n’avoit nulle envie de causer avec lui ; mais Melcy, plus communicatif et plus affectueux que jamais, se mit à lui parler de sa tendresse pour Léontine, de son bonheur, de l’attachement de Léontine pour lui, de la confiance intime et parfaite qu’elle lui témoignoit ; il termina ces longs détails par l’éloge de l’esprit supérieur et du caractère angélique de