Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 3, 1802.pdf/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.
212
L’AMANT

vicieux, on feroit encore l’éloge de leur parfaite bonté : mais les gens qui savent entendre et voir, sont bien dangereux et bien méchans.

Après le souper, Rosenthall perdit, de suite, contre Darmond, trois parties d’échecs : ce qui fit dire à Darmond, qu’il avoit un jeu singulièrement inégal ; car il l’avoit vu jouer souvent, ajouta-t-il, d’une manière supérieure.

Le lendemain, Léontine, au déjeûner, portoit encore la tubéreuse qui, cependant, étoit un peu fanée. Melcy revint de Paris, et, suivant l’usage, il présenta à sa future épouse, un superbe bouquet. Léontine reçut cet hommage avec sa grâce accoutumée, et après avoir loué la beauté des fleurs : « Je ne suis pas assez parée aujourd’hui, dit-elle, pour mettre ce charmant bouquet, il ornera mon cabinet, et j’en jouirai plus long-temps. — Du moins, reprit Melcy, permettez que j’en détache cette branche de tubéreuse, pour remplacer celle que vous portez, qui est beaucoup moins fraîche. — Non, non, s’écria Léontine