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LA PRINCESSE

tacle ; mais la reine devança de beaucoup ce courrier, car aussi-tôt que madame des Ursins eut quitté Xadraque, la reine en partit elle-même pour se rendre à Guadalaxara ; elle sentoit l’importance de voir Philippe, avant que la nouvelle de l’exil de madame des Ursins pût lui parvenir ; elle laissa derrière elle tous les courtisans épouvantés et surpris ; elle prit, pour elle et pour sa suite, tous les chevaux qui se trouvoient sur la route, elle fit une extrême diligence, et elle ar­riva à Guadalaxara au déclin du jour. Philippe fut charmé de sa beauté et de ses graces, et la reine profitant sur-le-champ de ces favorables dispositions, l’instruisit de tout ce qu’elle venoit de faire ; elle accompagna ce récit de mille protestations de soumission aux volontés du roi ; elle ajouta que son respect même pour lui, l’avoit forcée à cet éclat, parce que madame des Ursins s’étoit oubliée jusqu’à la menacer au nom du roi et pu­bliquement… Il faut, interrompit le roi, que madame des Ursins ait tout-à-fait perdu la tête, et j’approuve entièrement