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DES URSINS.

Les articles du mariage d’Élisabeth furent bientôt convenus et rédigés. L’ambassadeur d’Espagne épousa la princesse au nom du roi son maître ; et la nouvelle reine, suivie d’Alberoni, partit sans délai pour l’Espagne. De son côté, Philippe, sachant la reine en route, voulut aller au-devant d’elle. Il fut, avec la princesse des Ursins et une suite brillante et nombreuse, jusqu’à Guadalaxara, où il s’arrêta. Madame des Ursins, empressée de jouir de la faveur de la nouvelle reine, voulut aller plus loin. Philippe lui donna pour la reine une lettre qui ne contenoit que l’éloge de madame des Ursins. Cette dernière, avant de quitter le roi, eut avec lui un long entretien, dans lequel le roi fut pour elle plus tendre que jamais. Madame des Ursins, persuadée que son crédit n’avoit point encore été aussi solidement établi, partit pour Xadraque, escortée d’une partie des courtisans qu’elle desiroit avoir pour témoins de la réception que lui feroit la reine. Elle se représentoit cette jeune princesse, timide, reconnoissante, se jetant dans ses bras, et