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DES URSINS.

fâchée que la rencontre des voleurs l’eût privée de l’avantage de posséder la lettre d’Élisabeth ; mais voulant du moins que la princesse la crût munie de ce témoignage de reconnoissance, elle imagina, pour parvenir à ce but, un expédient qu’Alberoni n’avoit pas prévu : ce fut de feindre d’avoir reçu la lettre, et par conséquent de défendre au courrier de divulguer l’aventure des voleurs. Après avoir pris ce singulier parti, madame des Ursins reparla au roi, de la princesse de Parme, et avec plus de chaleur que jamais. Quelle fut sa surprise, quand Philippe lui avoua alors qu’il étoit question pour lui d’une autre alliance, et que les négociations à ce sujet étoient fort avancées ! Comment, à mon insu ? s’écria madame des Ursins. Cette exclamation fut suivie des plaintes les plus amères sur un tel manque de confiance ; aux reproches violens, succédèrent l’attendrissement et les pleurs. Philippe, ému, et sur-tout embarrassé, rejeta tout sur l’un de ses ministres qui lui avoit proposé en secret ce mariage. Dans l’instant même, ce mi-