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DES URSINS.

caution de la composer elle-même, en convenant avec Alberoni qu’il la dicteroit à la princesse sans y rien changer. Lorsqu’Alberoni partit de Madrid, madame des Ursins lui donna, pour l’accompagner, un de ses domestiques, avec ordre de le lui renvoyer aussitôt qu’il auroit obtenu la lettre de la princesse. Alberoni fit avertir ce courrier de se tenir prêt à partir. Deux jours après, il lui donna, pour madame des Ursins, un gros paquet bien cacheté, mais qui ne contenoit que du papier blanc. Alberoni n’oublia pas de lui dire, par forme de conversation, en le chargeant de cette dépêche, qu’il alloit quitter Parme le lendemain, afin de se rendre en Toscane sa patrie. Le courrier partit. Alberoni le fit suivre par trois hommes déterminés et bien payés, qui, au bout de trois jours de marche, l’arrêtèrent, l’attaquèrent, et, sans lui faire le moindre mal, le dépouillèrent de ses vêtemens et disparurent. Alberoni savoit que le courrier portoit son argent dans une ceinture cachée sous sa chemise, et les prétendus voleurs,