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LA PRINCESSE

votre fortune, non-seulement par intérêt pour vous, mais aussi par bienséance pour moi. Faites donc copier sur-le-champ ce portrait comme je le désire ; ensuite un soir, chez moi, je vous présenterai au roi.

Alberoni remit sur sa tabatière le véritable portrait d’Élisabeth, et, au bout de quelques jours, il le montra à madame des Ursins, en lui demandant si elle étoit contente de cette copie trompeuse. Cela est parfait, dit madame des Ursins ; voilà une figure charmante, — Mais c’est un visage de fantaisie, répondit Alberoni en riant. — C’est précisément ce que je demandois, répondit sur le même ton madame des Ursins ; revenez ce soir. Le roi, prévenu du mérite d’Alberoni, lui fit deux ou trois questions sur la cour de Parme et sur Élisabeth. Il a d’elle un portrait charmant, dit négligemment madame des Ursins. Philippe voulut voir ce portrait, et en l’examinant toujours, il demanda s’il n’étoit pas flatté. À cette question, madame des Ursins ne put s’empêcher de