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DES URSINS.

d’employer un petit stratagème ; il s’agit maintenant de décider le roi, et je vous déclare que ce portrait ne le séduira pas. Il faut que vous en fassiez faire une copie prodigieusement embellie, que vous substituerez à celui-ci, et que nous montrerons au roi. — Je vous avoue, répondit Alberoni, que je répugne un peu… — Voilà un beau scrupule… — Mais quand le roi verra la princesse… — Il ne la verra que reine, et il prendra son parti là-dessus. D’ailleurs je me charge de tout. — Je suivrai vos ordres ; mais, avec ma franchise ordinaire, j’oserai vous dire que cet artifice ne me plaît pas. — Vous avez une bonhomie qui me surprend toujours. — Vous ne m’en corrigerez point. — Songez que si cette affaire réussit, un évêché sera le prix de vos soins… — Un évêché ! bon Dieu !… Non, non, madame, la cure de village que je sollicite depuis un an, voilà toute mon ambition. — Je veux vous fixer près de moi, et l’homme qui possède ma confiance n’est pas fait pour rester dans un état subalterne. Je dois m’occuper de