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LA FEMME

Natalie une humeur extrême, qui fut sur-tout choquante, dans un moment où l’on faisoit les préparatifs de ses noces, et où Natalie lui montroit plus de tendresse que jamais.

Natalie aimoit la danse, et tous les jours, avant le souper, on dansoit une heure ou deux. À l’un de ces petits bals, Natalie cassa, en dansant, la chaîne d’or du médaillon qu’elle tenoit de madame de Nangis, et qui renfermoit le portrait de Germeuil. Ce médaillon, qu’elle portoit toujours soigneusement caché dans son sein, s’échappa dans le mouvement de la danse ; et, glissant sous son mouchoir, il tomba à terre. Son danseur s’empressa de le ramasser et le lui rendit. Natalie, en le recevant, s’écria de premier mouvement : Ah ! donnez, ce médaillon m’est si cher !… Germeuil, à deux pas derrière elle, entendit ces paroles et en fut très-frappé. Il n’avoit donné à Natalie qu’un bracelet de ses cheveux ; quel étoit donc ce médaillon si précieux qu’elle portoit sans le montrer, et dont elle n’avoit jamais parlé ? Ce n’étoit point le por-