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AUTEUR.

et le plus infidèle de cet ouvage : ils attribuèrent faussement à l’auteur des intentions malignes qu’elle n’avoit jamais eues. Ne pouvant à leur gré déprécier l’ouvrage, ils tâchèrent d’en noircir l’auteur, et ils remplirent leurs extraits de personnalités injurieuses et de traits calomnieux dirigés contre elle. Parmi ces journalistes, on remarquoit sur-tout un homme de lettres nommé Surval, qui, d’admirateur passionné de Natalie, étoit subitement devenu l’un de ses plus ardens détracteurs. Natalie venoit de se brouiller avec lui, parce qu’elle lui avoit trouvé des prétentions ridicules. Natalie fut étrangement surprise d’être traitée ainsi, non de Surval, mais des autres journalistes qu’elle ne connoissoit pas du tout : qu’ai-je donc fait, disoit-elle, pour inspirer tant de haine, et à des gens qui n’ont jamais reçu de moi la plus légère offense !… Natalie se trompoit en supposant de tels sentimens à ces littérateurs. Ils ne la haïssoient point, on les faisoit parler ; et même plusieurs d’entr’eux ne firent que prêter leurs noms à des personnes de la