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LA FEMME

qu’on a l’air de vous aimer, peut-on feindre ! Oh ! ne le recevez plus !… et Vous me rendrez la vie. Je vous le promets, interrompit vivement Natalie. Généreuse et chère Natalie, s’ecria la comtesse en se jetant dans ses bras, de quel supplice affreux vous me délivrez ! Vous ne me rendez pas le bonheur, je l’ai perdu sans retour en perdant ma propre estime ; mais du moins, vous m’affranchirez d’une inquiétude déchirante, insupportable… Je ferai mieux, reprit Natalie, je partirai demain pour la Provence, j’y possède une petite terre, j’irai m’y établir, j’y passerai un an… C’en est trop, dit la comtesse, non, ne vous éloignez point, votre absence m’affligeroit, d’ailleurs que penseroit-on ?… Soyez tranquille, dit Natalie, j’arrangerai tout avec vraisemblance… On vint interrompre cet entretien, il fallut retourner au bal ; Natalie y retrouva Germeuil qui dansoit avec Mélanide, ce qui lui donna l’idée de feindre d’être mécontente de Germeuil, car on savoit qu’elle n’aimoit pas Mélanide, et que