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LE MALENCONTREUX.

d’être renvoyé d’Angleterre. Florzel, en me contant tous ces détails, me vanta beaucoup l’amitié fidèle et tendre de M. Merton pour moi ; mais il me parla très-brièvement de miss Lucy.

Le lendemain matin, M. Merton, auquel nous avions écrit, vint me prendre à dix heures pour me mener chez lord ***, qui avoit terminé mon affaire. M. Merton me présenta à ce ministre, sous le nom du baron de Kerkalis et comme son gendre futur ; je fus très-gracieusement reçu. Je répondois aux questions de lord ***, qui rioit beaucoup de ma dernière aventure, lorsque la porte de son cabinet s’ouvrant, nous vîmes paroître le comte de Steinbock. Après avoir fait quelques pas, il resta pétrifié, en apercevant son pauvre secrétaire qu’il croyoit en prison, causant familièrement avec le ministre. Ce dernier, remarquant son étonnement, lui demanda s’il connoissoit M. le baron de Kerkalis. À ce nom, la surprise du comte fut au comble… Il ne répondit rien, et me regardoit toujours avec des yeux très-effarés. Enfin,