Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
LE MALENCONTREUX.

philosophes m’étoient totalement inconnus. Florzel, très-obligeamment, me promit de me donner les inscriptions que je souhaitois, et je ne lui cachai pas que mon projet étoit de les envoyer en France ; car depuis la mort de Robespierre, je nourrissois en secret un grand desir de retourner dans ma patrie, et je saisissois avec plaisir une occasion de faire une chose qui pouvoit être agréable au gouvernement françois. Je savois en général que les écrivains placés au premier rang dans le Panthéon françois, et par conséquent les philosophes les plus chéris du parti populaire, étoient Voltaire, Diderot et J.-J. Rousseau ; car c’étoit eux que les démagogues citoient et louoient dans tous leurs discours oratoires. Ainsi, je recommandai à Florzel de commencer son travail par les inscriptions des statues de ces trois idoles du peuple. Deux jours après, Florzel un matin vint dans ma chambre m’apporter ces premières inscriptions que j’attendois avec impatience ; je déroule son papier, et je lis ce qui suit :