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LE MALENCONTREUX.

lant profiter des derniers beaux jours de l’automne pour faire une course agréable, j’acceptai l’offre de Florzel qui me proposa de me mener à Stow. Parmi les belles fabriques de ce jardin célèbre, j’admirai surtout celle qu’on appelle le cabinet impérial, dans laquelle on trouve les bustes des empereurs romains : chaque buste porte une inscription, non d’invention, mais tirée de la vie même du personnage que l’on fait parler pour retracer un mot consacré par l’histoire. Par exemple, Titus dit ce beau mot : j’ai perdu un jour ; ainsi des autres.

Cette idée me parut très-ingénieuse. Je me rappelai que l’on avoit fait en France un Panthéon, pour y placer les statues de quelques grands écrivains, et je dis à Florzel qu’il seroit à désirer que l’on mît à ces statues des inscriptions tirées des ouvrages de ces auteurs. Florzel sourit en m’invitant à faire ce travail. Je lui répondis que j’en étois incapable par une excellente raison, c’est que je ne m’étois jamais occupé de littérature et de politique, et que tous les écrits de ces