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LE MALENCONTREUX.

sant : Songeons donc à secourir ce jeune homme qui s’est échappé de son appartement, parce qu’il a vraisemblablement une fièvre chaude. On entendit pourtant ces dernières paroles, et quelques gens raisonnables, se joignant à moi, m’aidèrent à transporter Frédéric dans sa chambre.

Madame Blaker, uniquement occupée de sa colère, n’avoit pas pris la peine de me justifier auprès de son mari, de sorte que ce dernier croyoit toujours que j’avois épié sa conduite, afin de le dénoncer à sa femme.

Madame Blaker, rentrée dans son appartement, n’apprit la seconde scène nocturne que le lendemain matin.

Cependant, aussitôt que Frédéric fut posé sur son lit, M. Blaker me dit de sortir sur-le-champ de la chambre et de sa maison. Non, monsieur, répondis-je froidement, je veux rendre compte au médecin qu’on vient d’envoyer chercher, de l’état de monsieur votre fils, et je veux soigner, dans sa maladie, cet infortuné jeune homme. Ensuite, après vous avoir