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fort, qu’il étoit encore trop ému. Il fut silencieux toute la soirée, ne s’approcha point de madame de Nelfort, et se retira de bonne heure. Madame de Nelfort veilla assez tard, tête-à-tête avec la baronne ; elle parla du chevalier ; elle convint qu’il avoit des manières nobles et une tournure intéressante. Elle s’affligea des torts qu’on lui imputoit ; la baronne le justifia de toutes les choses qui indignoient le plus madame de Nelfort ; et cette dernière, en rentrant dans sa chambre, avoit la tête si occupée de l’homme qu’elle avoit le plus haï quelques heures auparavant, qu’en se couchant elle ne parla que de lui à sa femme-de-chambre.

Le lendemain matin, madame de Nelfort se rendit à dix heures chez la baronne, où l’on se rassembloit pour déjeûner ; en approchant de sa chambre, elle entendit qu’on y faisoit un vacarme extraordinaire, et en entrant elle vit le chevalier et le jeune Alexis se roulant par terre, en criant l’un et l’autre de toutes leurs forces ; le chevalier, en voyant madame de Nelfort, se releva