Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/434

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

madame Nelfort fut encore embrassée par la baronne. Le président étoit transporté de joie ; le chevalier montra beaucoup de sensibilité, mais avec mesure. On sonna pour donner l’ordre de renvoyer ses chevaux, et un instant après, on vint avertir que le souper étoit servi. « Bon Dieu ! s’écria madame de Nelfort, que répondrons-nous à toutes les questions qu’on va nous faire ?… Le chevalier dira qu’il a changé de dessein, répondit la baronne, et tout le monde en sera charmé, et puis, nous conterons en particulier, toute l’histoire à trois ou quatre personnes, et tout le monde la saura demain. Nous n’avons rien à cacher, car jamais injustice n’a été supportée avec plus de douceur, de dignité, et n’a été réparée avec plus de franchise et de grace. »

Tout étant ainsi convenu, le président donna la main à sa cousine ; la baronne triomphante prit le bras du chevalier, et l’on se rendit au salon. Le chevalier ne se mit point à table. Après le souper, il ne joua point de proverbes ; la baronne en donna pour raison à madame de Nel-