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les chevaux qu’avoit demandés M. le chevalier de Luzi, et qu’on alloit mettre à sa voiture. Il faut que je vous quitte, dit le président, pour l’aller embrasser encore… Réellement, reprit madame de Nelfort, je suis désespérée d’être cause de tout ceci… Votre sœur m’en voudra… cette idée me fait une peine extrême… Président, allons chez elle… je veux lui parler… — Je la crois encore dans le salon… — Allons toujours dans sa chambre, nous la ferons demander… — Mais si elle est dans sa chambre, nous risquons d’y rencontrer le chevalier… C’étoit bien là ce que desiroit en secret madame de Nelfort. « N’importe, dit-elle, en prenant le bras du président, je dois cette démarche à l’amitié que m’a toujours montrée la baronne ». À ces mots, elle sortit précipitamment en entraînant le président. Elle traversa deux grands corridors presqu’en courant ; le président, beaucoup moins leste qu’elle, arriva à la porte de sa sœur, très-essoufflé et en nage… On ouvre la porte, on passe rapidement dans l’antichambre, et l’on en-