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sine, dit-il, de révoquer l’ordre de votre départ… Le chevalier de Luzi a demandé des chevaux de poste, il les attend et m’a fait ses adieux… — Comment ? malgré nos conventions, vous lui avez donc parlé ? — Point du tout, j’ai seulement dit devant lui les choses dont nous étions convenus, que vous iriez demain à Rouen… — Eh bien ? — Eh bien ! là-dessus il est sorti du salon, dix minutes après il est rentré, en annonçant qu’une lettre qu’il vient de recevoir, l’oblige à partir sans délai ; il a envoyé chercher des chevaux… il n’a reçu ni lettre ni courrier ; il est clair que, d’après votre accueil, il a deviné la vérité… — Mon accueil, dites-vous ; mais il me semble qu’il a été fort simple… — Ah ! vous aviez un air !… — Je serois au désespoir que l’on pût, avec justice, m’accuser d’impertinence !… Se plaint-il donc de moi ?… — Il n’a pas dit un seul mot là-dessus ; je n’ai pas quitté le salon, je ne l’ai point vu en particulier, je l’ai laissé au milieu de toute la compagnie qui est rassemblée. — Réellement il a demandé des chevaux pour ce soir ? — La