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huit heures et demie, on ne soupoit qu’à dix ; elle vouloit donner ses ordres pour son départ ; elle quitta le salon, et fut dans l’appartement qu’on lui avoit destiné ; elle y trouva sa femme-de-chambre qui avoit déjà causé avec les gens de la maison, et qui lui parla des fêtes qu’on avoit préparées pour elle, et dont M. le chevalier de Luzi étoit l’ordonnateur. Cette phrase fit éprouver à madame de Nelfort une espèce de mouvement qui ressembloit aux remords, mais qui fut bientôt réprimé. Des fêtes inventées par lui !… se dit-elle, il se seroit vanté de me les avoir données : raison de plus pour partir… Cependant, elle fit quelques questions sur lui, et la femme-de-chambre lui dit qu’il étoit adoré dans la maison ; que tous les domestiques s’accordoient à faire l’éloge de sa bonté et de sa générosité ; elle ajouta que le soir même, après souper, il y auroit des proverbes. Cet entretien duroit depuis plus d’une demi-heure, lorsque la porte s’ouvrit et le président entra : il avoit l’air triste et attendri. Je viens vous prier, ma chère cou-