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ronne, également amusée et touchée par ces confidence, excusoit, sans efforts, des fautes avouées, colorées avec tant de grace.

Enfin, madame de Nelfort, attendue avec une si vive impatience, arriva un soir à l’instant où l’on rentroit de la promenade. Le président, la baronne et le jeune Alexis, dont elle étoit la marraine, coururent au-devant d’elle, et l’embrassèrent à plusieurs reprises sur le perron, ensuite elle entra dans le salon qui n’étoit occupé dans ce moment que par le chevalier, toutes les autres personnes de la société étant rentrées dans leurs chambres. La baronne appela le chevalier, qui, après avoir fait une profonde révérence, se tenoit modestement à l’écart ; elle le présenta à madame de Nelfort, et Alexis, baisant la main de sa marraine, se hâta de l’instruire que le chevalier étoit son meilleur ami. À ces mots, madame de Nelfort fit la mine la plus dédaigneuse, et sans avoir honoré le chevalier d’un regard, elle lui tourna le dos ; et se penchant vers le président, elle lui dit tout bas qu’elle desiroit lui parler en parti-