Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/413

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES PRÉVENTIONS
D’UNE FEMME.
ANECDOTE[1].


Le chevalier de Luzi, jeune, aimable, brillant, étoit devenu la terreur des belles-mères et de toutes les femmes attachées à leur réputation ; à vingt-six ans, il avoit entièrement dissipé une fortune considérable, et on l’accusoit d’avoir perdu deux femmes, dont l’une étoit séparée de son mari, et l’autre enfermée par lettre-de-cachet dans un couvent. C’en est assez pour être célèbre, redouté, et peu recherché des gens raisonnables. Le chevalier, avec une mauvaise tête, avait un cœur sensible et généreux. Il s’étoit ruiné par une libéralité mal entendue ; il étoit d’ailleurs indiscret, étourdi ; défauts qui donnent souvent l’appa-

  1. Exactement vraie.