Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/409

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

été fort bien commencée, à mon gré, dans l’hospice des Orphelines de Berlin. Vous avez pu connoître les principes et les sentimens d’Ida ; elle avoit d’ailleurs une belle écriture, elle comptoit bien, elle aimoit le travail ; j’achevai de former sa raison par de bonnes lectures et une société bien choisie, et je connus qu’il est bien facile d’étendre et de perfectionner un esprit que rien n’a pu gâter, lorsqu’il est réuni à une ame sensible et pure. Ida est aujourd’hui pour moi, non-seulement une compagne douce, attentive et chérie, une bonne ménagère, mais une amie utile que je puis consulter avec fruit sur tout ce qui m’intéresse. Enfin, je me suis marié pour être heureux dans mon intérieur, et ce vœu si naturel, et formé si rarement, est parfaitement exaucé. »

M. Molten ayant cessé de parler, Valcour se retourna du côté d’Ida ; et mettant un genou en terre devant elle, il s’inclina, saisit un pan du jupon vert sur lequel il appuya sa bouche ; et jamais le bas de la jupe magnifique d’une