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corbeille dans laquelle étoit un trousseau complet, du linge, des habits de dame, des dentelles, et une petite cassette ouverte, contenant quelques bijoux et cent frédérics d’or. Ida fut chercher l’hôtesse pour lui demander pourquoi l’on avoit mis toutes ces belles choses dans sa chambre. L’hôtesse lui répondit qu’elle l’ignoroit, mais qu’elle savoit seulement que c’étoit par mon ordre. Dans ce moment, je fis appeler Ida qui vint aussi-tôt, et qui me répéta la question qu’elle venoit de faire à l’hôtesse. Toutes ces choses, répondis-je, sont pour vous. — Pour moi, monsieur ? — Oui, elles vous appartiennent. — Des robes d’étoffe, des bijoux, une quantité d’or ! — Encore une fois, tout ce que j’ai fait mettre dans votre chambre est à vous. — Et qu’en ferai-je ! Une pauvre servante comme moi s’habiller ainsi ! que penseroit-on !… Monsieur, vous voulez m’éprouver ?… — Point du tout : je hais les épreuves ; elles supposent la défiance. — Quelle est donc votre idée ? — Quelle est la vôtre ?… Vous n’osez répondre ?