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comme un père. — Et moi je vous aime beaucoup, parce que vous êtes vertueuse, et que vous faites le bien comme on doit le faire, sans orgueil, et sans vous en vanter. Je désire m’associer à vos bonnes actions ; ainsi je vous charge d’annoncer à la pauvre femme de la rue Guillaume, qu’elle peut compter sur une pension de douze frédérics par an : je lui en laisserai le contrat avant de quitter Berlin. — Oh ! monsieur, s’écria Ida, en joignant les deux mains avec la plus touchante expression, monsieur !… permettez-moi de sortir sur-le-champ pour lui annoncer cette bonne nouvelle. En disant ces paroles, Ida me quitta, sans attendre de réponse.

« Le surlendemain, la pauvre femme accoucha d’une fille, que je tins sur les fonts de baptême avec Ida. Je donnai à l’enfant une layette qu’Ida eut le plaisir de porter à la mère, avec quelqu’argent et le contrat en bonne forme que j’avois promis. En revenant de la rue Guillaume, Ida fut étrangement surprise de trouver, dans sa chambre, une grande