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bonne Ida quelqu’argent que lui envoyoit son amie.

« Cinq ou six jours après, j’annonçai à Ida que mes affaires étant terminées, j’allois incessamment retourner à Breslau. Aussi-tôt Ida fondit en larmes. Ida, lui dis-je, pourquoi pleurez-vous ? — Je serois bien ingrate, si je pouvois vous voir partir sans chagrin !… — Ida, je suis digne de votre confiance, ouvrez-moi votre cœur, je veux vous assurer un sort, je veux vous établir ; je vous donnerai une dot. Dites-moi donc si vous avez du penchant pour quelqu’un ; je vous marierai avant mon départ. — Non, monsieur, je n’ai pas encore pensé au mariage, et je n’ai remarqué aucun garçon, je n’en connois pas du tout. — Mais rappelez-vous bien… — Monsieur, je vous dis la vérité… — Quoi ! personne encore ne vous a recherchée ? — Non, monsieur. — Je veux vous trouver un mari. — Oh ! non, monsieur, je vous en prie… — Eh bien ! voulez-vous rester avec moi, et me suivre à Breslau ? — Oui, monsieur ; car je vous respecte