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matin ; je sortis, je me rendis chez la pauvre femme, je la questionnai, et mon attendrissement fut extrême, en apprenant que la généreuse Ida lui avoit donné quatre frédérics. Voulant achever de connoître cette intéressante créature, je fus à l’hospice des Orphelines, où l’on me confirma la vérité de tout ce qu’elle m’avoit dit, et de plus on me fit l’éloge le plus touchant de sa conduite et de son caractère. Je rentrai chez moi, j’y dînai ; Ida vint me servir, je la revis avec un nouvel intérêt. Comme elle m’avoit dit le nom de son amie la lingère, je chargeai mon hôtesse d’aller chez cette femme, et d’y prendre encore des informations sur Ida ; et mon hôtesse me conta, en revenant de chez la lingère, que cette dernière ayant manqué d’ouvrage, et étant tombée malade, Ida l’avoit soignée, veillée, et même avoit vendu ses habits pour lui procurer de l’argent, chose que la lingère n’avoit découvert que depuis deux jours : enfin, mon hôtesse s’étoit chargée de remettre à la