Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/397

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et sûrement je resterai volontiers ici, tant que vous serez à Berlin ; je vous demande la permission de vous servir, d’arranger vos chambres, et de travailler pour vous, si vous avez de l’ouvrage à me donner. — C’est bon, Ida, je vous rappellerai quand j’aurai besoin de vous. — Monsieur, me permettez-vous de sortir seulement pour une heure et demie ? — Volontiers ; mais où irez-vous ? — Je voudrois aller acheter plusieurs petites choses. — Allez. À ces mots, Ida, très-attendrie, très-émue, prit la bourse, et sortit précipitamment. Un instant après, je chargeai un valet de la maison de la suivre de loin sans qu’elle pût s’en apercevoir, et de revenir avec elle, afin de me rendre compte de ce qu’elle auroit fait. Ida rentra. Le valet vint quelques minutes après elle : je l’interrogeai ; il me dit qu’Ida avoit d’abord été dans la rue Guillaume, à côté d’un épicier… Je devinai facilement que c’étoit chez la pauvre femme… Ida, ensuite avoit acheté différentes choses dans deux ou trois boutiques. Il étoit dix heures du