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un petit paquet sous son bras ; et se disposant à traverser l’allée où j’étois : je me levai, je fus à sa rencontre ; elle fit un léger mouvement de surprise en me revoyant ; je m’approchai d’elle, et je lui demandai où elle alloit. Je vais, répondit-elle, chez une amie, pour la prier de me trouver une autre condition. — Je m’en charge, lui dis-je : venez, suivez-moi. — Mais, monsieur, vous ne me connoissez pas. — Je vous connois parfaitement. — Monsieur, je ne veux servir qu’une dame. — Vous me conterez cela tout-à-l’heure. Suivez-moi, vous dis-je. Elle obéit, quoiqu’avec un peu d’inquiétude. Arrivée à ma maison qui étoit sous les tilleuls, la jeune fille me dit : Est-ce ici chez la dame ? — Non, c’est chez moi. — Mais, monsieur, vous savez… — Je ne veux que vous recommander à mon hôtesse. En effet, je la menai dans la chambre de l’hôtesse que je priai de la loger et de la nourrir, en ajoutant que je payerois sa dépense ; ensuite je sortis, et je ne rentrai qu’à minuit. Le lendemain, je fis