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Valcour à sa maison de campagne ; Valcour y vit un beau portrait de femme qui le frappa ; et questionnant sur ce tableau, M. Molten répondit que c’étoit celui d’une sœur qu’il avoit eu le malheur de perdre. Valcour soupira, et détourna la tête. Avez-vous des frères ? reprit M. Molten. À cette question, Valcour ne répondit que par un non mal articulé ; et, sur-le-champ allant à la fenêtre 5 il l’ouvrit, et parla d’autre chose. M. Molten, dont Valcour venoit de gagner tout-à-fait le cœur, se rapprocha de lui, en disant : C’est demain mon jour de naissance ; ma femme me donne toujours à cette époque une petite fête dans cette maison ; je n’y reçois que mes amis intimes, c’est-à-dire, trois personnes qui viendront ici coucher ce soir : faites-moi la grâce de rester avec nous, et de ne vous en aller qu’après demain. Valcour y consentit. La petite société survint ; on causa, on fit une partie de wisk, on soupa, et l’on se coucha à onze heures. Le lendemain on se rassembla pour déjeûner, à neuf heures, dans le salon.