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LE MALENCONTREUX.

pétrifia ; je me rappelai, qu’en effet, j’avois parlé dans ma lettre, d’armes, de piques et de canons, mais en plaisanterie, pour désigner les petites pièces du jeu d’onchets qui représentoient, en miniature, ces différentes choses. Bon Dieu ! m’écriai-je, comment a-t-on pu interpréter ainsi le plus innocent badinage ?… Mais mon cousin pouvoit si facilement se justifier, en montrant le jeu d’onchets… — Mais tout au contraire, ces pièces-là dont vous parlez, ont été saisies, déposées au tribunal, et produites contre lui. Les juges et les assistans saisis d’horreur et d’indignation, n’ont vu, d’abord, dans ces petits simulacres, que des symboles de destruction et de contre-révolution ; enfin, votre cousin s’en est tiré, mais à force d’argent, et après avoir subi une captivité de trois mois au fond d’un cachot.

Je ne répondis rien à ce discours ; j’étois plongé dans la plus profonde consternation. Après un moment de silence, le citoyen Dal*** prenant un air sévère : « Ceci, dit-il, doit vous faire admirer la