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fripon ! s’écria Laure en parcourant le livre, qui étoit en effet bien extravagant, car Hippolyte l’avoit composé. — Il faut renvoyer ce coquin-là, dit Laure. — Mon amie, répondit le comte, ce seroit une chose inutile ; ils sont tous comme cela quand on n’examine pas chaque jour leurs mémoires. — Eh bien ! je m’en charge : ne l’ai-je pas fait à Valrive ? — Oui, mais la dissipation de Paris !… — Elle n’auroit pas dû m’en empêcher : je reconnois mon tort, je veux le réparer. — Écoute, chère amie ; sans parler du cuisinier, nous avons dépensé tous deux trente mille francs en trois mois ; à moins d’une prompte et stricte économie, il est impossible que nous puissions payer ces dettes ; et en continuant ce train de vie, nous serions ruinés en peu d’années ; mais je ne puis exiger de toi des choses que je serois incapable de faire. Je suis dépensier, je suis paresseux, j’achète tout ce qui me plaît, sans marchander, sans y regarder ; je prends tout à crédit ; je ne demande jamais les mémoires, et c’est ainsi que l’on se ruine. Comme