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polyte, tu m’as dit que tu te corrigerois, si je t’en donnois l’exemple ; veux-tu prendre cet engagement ? — J’y consens, répondit négligemment Hippolyte. — Tu ne crois pas que je puisse me corriger, n’est-ce pas ? — À dire le vrai, j’en doute un peu. — Eh bien ! tu verras. — Ah ! ma chère amie, je le désire bien vivement, quand je songe que tu deviendras mère, et que nos colères pourroient nous coûter un enfant. — Ah ! grand Dieu, cette idée m’arrache le cœur ! — Elle ne m’est venue que ce soir. — Oui, je jure, je proteste que je saurai me vaincre. — Tu me persuades et tu me ranimes. Laure, écoute, je ne veux point être indigne de toi. Je te le dis sans détour ; je sens que si je ne t’avois pas vu ce défaut, j’aurois su le surmonter. — Je ne l’ai plus. — Étonnante créature ! ce courage est sublime, je l’imiterai. — Ah ! je brûle de trouver l’occasion de te prouver que je puis avoir cet empire sur moi-même. — Et moi, je te promets de ne pas avoir un seul emportement tant que je ne t’en verrai point. Mais j’avoue que si tu te mets en