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le tuez pas !… et tombe presqu’évanouie dans les bras du commandeur. Bon Dieu ! dit le baron, il le porte du côté de la Pièce d’eau, il va le noyer… courons après lui… On pose Laure sur les marches de l’escalier ; la baronne la soutient dans ses bras ; et le commandeur et le baron se précipitent sur les traces d’Hippolyte. Au bout d’une demi-heure, le commandeur revient rassurer Laure, en lui disant qu’il a eu le bonheur d’arracher le cocher sain et sauf des mains de son neveu. Laure remonte chez elle, et on lui dit qu’Hippolyte est malade et dans son lit. Vivement alarmée, elle vole près de lui, et le trouve dans un état qui lui paroît très-inquiétant. Ces maudits emportemens finiront par me tuer, lui dit-il d’une voix languissante ; je n’en puis plus, j’ai sûrement de la fièvre… — Mon ami, dit Laure, on est souvent malade après un violent accès de colère ; je l’ai plus d’une fois éprouvé… Je ne m’en inquiétois point ; mais quand c’est toi que ce défaut fait souffrir, ah ! qu’il me paroît terrible et dangereux !… Mon Hip-