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cher prévenu du rôle qu’il devoit jouer, sortit à cinq heures, et ne rentra qu’à sept. On l’attendoit ; le comte montra la plus vive impatience, brusqua tout le monde, et Laure vit avec terreur qu’un grand orage se préparoit. Enfin, à sept heures et demie, on vient dire que la calèche attelée est dans la cour. Mon Hippolyte, dit tout bas en tremblant la craintive Laure, j’espère que vous ne gronderez pas ? Hippolyte ne répondit que par un regard foudroyant. Laure fut atterée et n’osa rien dire de plus. On descend dans la cour ; lorsqu’on fut près de la calèche, Hippolyte qui donnoit le bras à la baronne, la quitte brusquement ; et s’avançant vers le cocher, lui demande, d’un air menaçant, pourquoi il n’est pas venu suivant ses ordres, à six heures ; le cocher, d’un ton insolent, fait une réponse impertinente : Laure frissonne, et prévoit une catastrophe terrible : en effet, Hippolyte s’élance sur le siège du cocher, le prend dans ses bras, l’enlève, descend de la voiture avec ce fardeau, l’emporte et disparoît. Laure s’écrie : Ne